5 choses à savoir pour profiter de la Pirinexus

Suivez ces conseils pour bien préparer votre voyage sur la Pirinexus, la véloroute de Catalogne.
Pirinexus sign with Catalan flag

« Partir à vélo sur une longue distance pour découvrir une région ou un pays qu’on ne connaît pas est le plus beau cadeau qu’on puisse se faire à soi-même ».

C’est ce que m’a dit un cyclotouriste rencontré sur la Pirinexus. Je pense qu’il a raison. Ce type de voyages offre un maximum de liberté puisqu’on peut parcourir des centaines de kilomètres en quelques jours et aller à peu près partout où on veut.

Mais pour tirer le maximum de son périple, il est essentiel de bien le préparer. Pour vous aider, je vous présente 5 choses à savoir sur la Pirinexus avant de partir.


1) Prévoyez plus de 4 jours pour profiter des lieux d’intérêt

Sportives, culturelles, naturelles, détendues : il y a de nombreux adjectifs pour désigner le type de vacances que vous pouvez vivre sur cette véloroute. Et ils sont combinables. Chaque voyageur a des envies différentes, et si la vôtre est de découvrir le patrimoine culturel et naturel de la Catalogne, je vous conseille de garder du temps en plus.

Voici par exemple ce qui peut vous faire envie :

  • Visiter les villages de montagne catalans : Sant Joan de les Abadesses, Olot, Prats-de-Mollo… Des deux côtés de la frontière, plusieurs villages pittoresques méritent une halte. J’ai apprécié me balader sur ces lieux pour humer leur ambiance détendue, obtenir un aperçu de la culture catalane et admirer les édifices historiques.
  • Se balader au milieu des ruines gréco-romaines d’Empúries : un trésor du parcours. Situé à L’Escala, juste derrière la plage, le site raconte l’histoire des marchands grecs phocéens qui ont fondé la ville au VIe siècle avant J.-C. On y découvre aussi l’organisation d’une cité romaine. Comptez au moins 2 heures pour effectuer tout le parcours en écoutant les explications de l’audioguide.
  • Se baigner dans une mer iodée ou une rivière de montagne : chaque jour, vous aurez des opportunités de vous rafraîchir. C’est particulièrement appréciable quand on n’a pas la possibilité de prendre une douche dans un camping ou un hôtel. Bien sûr, vers la fin du parcours, les plages des stations balnéaires de la Costa Brava vous attendent, mais vous pouvez aussi faire des pauses au bord des cours d’eau de montagne, comme le Ter.
  • Découvrir une bodega de l’Empordà : les vins de cette région historique de Catalogne bénéficient d’une dénomination d’origine protégée (Denominació d’Origen). Vous traverserez deux villages viticoles emblématiques de celle-ci : Capmany puis Perelada. Envie de rencontrer des vignerons sur leur lieu de travail et de déguster leur vin ? Allez dans une des nombreuses bodegas du premier village. Si vous préférez les grandes propriétés aux équipements modernes, rendez-vous dans l’unique bodega de Perelada, dont la visite vous coûtera 25 €.

J’ai alloué 4 jours (la durée minimale indiquée sur le site Internet de la Pirinexus) pour parcourir les 340 km de l’itinéraire. Cela ne laisse pas assez de temps pour apprécier les attractions. J’ai même eu la sensation de devoir me presser pour tenir le rythme.

Pour éviter ce sentiment d’urgence, partez pendant 6 jours. Cependant, tout dépend de ce que vous voulez voir, de vos conditions physiques et de vos contraintes de temps.

Paysage de montagne à Sant Joan de les Abadesses, Espagne
Village de Sant Joan de les Abadesses

2) Utilisez une application de suivi de l’itinéraire de la Pirinexus

Sur la majorité du tracé, il est facile de trouver les panneaux reconnaissables de la Pirinexus. Cependant, vers la fin du parcours, ils disparaissent sur plusieurs tronçons. Par exemple, le dernier jour, entre Sant Antoni de Calonge et Sant Feliu de Guíxols, je n’ai pas vu de balisage.

Pour éviter de vous perdre et de gaspiller du temps, installez une application de suivi, comme Komoot ou Strava, avant de partir. J’utilise Komoot, et j’en suis très satisfait.

Balisage de la véloroute Pirinexus

3) Emportez plus d’eau que nécessaire

Vous avez peur de manquer d’eau lorsque vous faites du cyclotourisme en itinérance ? Moi aussi. Surtout lorsque je pars dans des régions chaudes et en été, comme c’était le cas sur la Pirinexus.

Par ailleurs, la Catalogne a connu une sécheresse en 2024, l’année où je suis parti. Sur la partie espagnole du tracé, on trouve sans problème des points d’eau dans les localités traversées. En revanche, côté français, les fontaines étaient presque toutes condamnées. Conséquence : j’ai dû acheter une bouteille d’eau dans un village avant de pénétrer dans une zone isolée.

Pourtant, j’avais emporté deux bidons de 800 mL chacun et une bouteille de la même contenance, soit un peu moins de 2,5 L au total. D’après moi, c’est la capacité minimum par personne à prévoir pour être serein, lorsqu’on parcourt la Pirinexus en été.

Les tronçons les plus critiques en ce qui concerne l’eau sont :

  • La route de montagne qui monte à la sortie d’Olot : vous ne passerez par aucun village dans cette zone, jusqu’à Sant Joan de les Abadesses, et les efforts demandent de beaucoup s’hydrater. Les bidons se vident vite !
  • La montée entre Le Boulou et le col de Panissars, à la frontière espagnole : une fontaine dans une petite localité, pourtant située en France, est apparue au bon moment pendant mon périple. Sans elle, j’aurais été à sec jusqu’à La Jonquera.

4) Demandez aux locaux de poser votre tente chez eux

Dormir dans la nature en tente demande de prendre du temps à la fin de la journée pour trouver un site adapté. L’idéal est qu’il soit sûr, peu bruyant et protégé du vent et de la pluie. D’après moi, c’est encore mieux de savoir que le propriétaire du terrain soit prévenu.

Dans un grand verger, situé peu après L’Escala, j’ai demandé aux gens qui étaient là s’il était possible d’y installer ma tente pour la nuit. Ils ont accepté et ont été très accueillants. Cela m’a rassuré.

Cela ne coûte rien de demander aux gens leur autorisation. Et même si je ne veux pas faire de généralité, il me semble que les Catalans auront tendance à accepter si on leur demande poliment. Cependant, gardez en tête que, dans les parties montagneuses isolées, vous risquez de ne croiser personne.

Tente et vélo dans un verger sur le tracé de la Pirinexus

5) Faites une pause dans un des cafés cyclistes de Gérone

Gérone est la capitale du vélo en Espagne. Il est tout à fait normal d’y croiser, se faufilant au milieu des touristes, des cyclistes sur des vélos de route ou, plus rarement, sur des gravels. Avec mon VTC chargé de deux sacoches de porte-bagage, j’étais presque une curiosité.

Qu’est-ce qui explique cet engouement de la petite ville pour la petite reine ? Les reliefs et la qualité des routes qui l’entourent ainsi que la météo clémente. Mais c’est surtout la présence ici de nombreux cyclistes professionnels qui y ont élu domicile.

Le précurseur est le coureur danois Johnny Weltz, qui s’est installé dans la région en 1986. 10 ans plus tard, alors directeur sportif d’une équipe, il crée une base à Gérone. Les coureurs débarquent dans les années qui suivent, le plus célèbre d’entre eux étant Lance Armstrong. Dans leur sillage, de nombreux cyclistes amateurs sont arrivés. Ainsi, on entend des sportifs parler anglais, allemand ou hollandais dans ses rues.

Conséquence de cet afflux : toute une économie du vélo s’est mise en place, avec notamment l’installation de magasins de cycles haut de gamme, d’ateliers de réparation et… de cycling cafés (cafés cyclistes).

Ces derniers ne diffèrent pas trop de cafés classiques. On y trouve des terrasses accueillantes, des boissons chaudes, des plats à grignoter… Cependant, ils sont pensés pour mettre les fans de vélo à l’aise. Dehors, des barres permettent de suspendre sa monture par la selle, et, à l’intérieur, la décoration met à l’honneur ce sport. On trouve par exemple, accrochés aux murs, des maillots de coureurs célèbres et des vélos élégants.

Je n’ai jamais pratiqué le vélo de route ne suis pas les actualités du cyclisme professionnel, mais j’ai apprécié le cadre décalé de ces lieux. On a un peu l’impression de faire partie d’un cercle d’initiés. Par ailleurs, j’ai adoré le caractère bike-friendly de la ville. Cependant, lorsque j’étais assis à côté de cyclistes revenant d’une sortie, vêtus de lycra et portant des chaussures à semelle crantée, ce monde m’a eu l’air peu accessible. Je me suis dit que l’univers du cyclisme n’était pas ouvert aux novices.

Voici trois adresses que j’ai testées :

  • Hors Catégorie : un grand café-restaurant décoré avec soin à l’ambiance détendue. La terrasse donne sur une rue calme.
  • Espresso Mafia : ce petit espace, situé dans une rue passante du centre historique de Gérone, est très accueillant. Le personnel est sympathique et le café de bonne qualité. L’établissement appartient à un coureur cycliste professionnel retraité, Christian Meier, et à sa femme.
  • La Fabrica : le couple est aussi à la tête de La Fabrica, un café-restaurant qui propose un large choix de brunchs, jus et cafés. Les prix sont élevés mais le lieu est chaleureux. Je me suis installé sur la terrasse, la partie intérieure étant trop bruyante à mon goût. La vue sur la petite place est charmante.

Parmi les autres cafés cyclistes à Gérone : La Comuna, Oniria Café et Eat, Sleep, Cycle.

Espresso Mafia, café cycliste à Gérone, Espagne

Vous avez d’autres astuces pour préparer la Pirinexus ? Partagez-les en commentaires !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *