Dans l’atelier de Gaël, créateur de globes terrestres artisanaux

Découvrez Orbis Terrae, une manufacture de globes terrestres personnalisables. Son fondateur, Gaël Gaborel, m’a ouvert les portes de son atelier, à Cognac.
Les globes terrestres artisanaux d'Orbis Terrae.

Un globe terrestre m’évoque bien des choses positives. C’est à la fois un objet de décoration élégant, un moyen d’assouvir ma soif de connaissances en géographie et un support pour me souvenir des pays visités.

C’est pourquoi, lorsque j’ai vu pour la première fois les globes terrestres artisanaux Orbis Terrae, j’ai voulu connaître l’histoire de leur fabrication et échanger avec leur créateur, Gaël. Il m’a présenté son parcours, ses savoir-faire et ses passions.


L’histoire d’Orbis Terrae

Par intérêt pour les cartes, les voyages et la création artistique, Gaël a commencé à fabriquer des globes terrestres, sans autre formation que la pratique. Les premières années, il passa un nombre d’heures incalculable à perfectionner ses techniques de conception.

Avant de se lancer à temps plein dans son activité artisanale, Gaël a eu une première carrière dans l’aéronautique. Il était ingénieur à Angoulême, en Charente. Il consacrait alors une partie de son temps libre à Orbis Terrae en parallèle de son travail salarié. Puis, en 2021, il démissionna pour se consacrer uniquement à son entreprise.

Gaël a développé son activité progressivement et avec patience, ce qui force mon admiration. Son carnet de commandes s’est rempli récemment, grâce surtout à des articles dans des médias locaux et à des salons professionnels. Mais comme il le dit lui-même, il ne veut pas « conquérir le monde ».

Gaël Gaborel fabrique des globes terrestres décoratifs.
Gaël devant son atelier

La patience, un élément indispensable à la fabrication des globes terrestres artisanaux

Orbis Terrae a un positionnement « Haut de gamme », ce qui se traduit par des détails soignés et des matériaux de qualité. Les objets sont disponibles en 3 tailles et dans plusieurs couleurs sobres et élégantes. Mes préférées sont le bleu « Petroleum » et le marron «Cognac ». Par ailleurs, un socle permet de faire tourner la sphère sur elle-même.

Gaël peint à l’aquarelle les cartes sur les globes et propose de les personnaliser. Ainsi, ses clients lui demandent parfois de faire apparaître sur la carte les lieux qui leur sont chers, ou d’ajouter des dessins qui rappellent leur voyage et centre d’intérêt. Dans l’atelier, j’ai par exemple vu un dromadaire peint sur le Sahara.

Globe terrestre artisanal Orbis Terrae.

Les globes de Mitterrand

Dans l’histoire, le globe terrestre a souvent représenté la puissance et la domination sur le monde. Par exemple, sur la colonne Vendôme à Paris, on peut voir l’empereur Napoléon 1er un globe à la main. Les globes de Coronelli, élaborés au XVIIe siècle dans des dimensions immenses, font partie des plus célèbres globes. L’ancien président François Mitterrand, féru d’histoire et intéressé par la géographie et la géopolitique, souhaita se doter de plusieurs globes après son élection en 1981. Il désigna l’architecte français Fernand Pouillon pour les réaliser. Les objets, d’environ 1,20 mètre de diamètre, se sont inspirés de ceux de Coronelli.

L’ancien président a fait représenter sur ses globes plusieurs petites communes françaises, hauts lieux de la Mitterrandie, tels que Jarnac, son lieu de naissance situé à quelques kilomètres de Cognac. Vous pouvez voir encore aujourd’hui un globe dans la maison natale de Mitterrand à Jarnac ou au palais de l’Élysée, si vous le visitez lors des Journées Européennes du Patrimoine.

Dans son atelier et dans son bureau, à Cognac, j’ai découvert avec émerveillement les outils de travail de Gaël. En rentrant dans l’atelier, j’ai tout de suite vu certains de ses globes terrestres artisanaux exposés. Certains étaient déjà finis, d’autres en cours de peinture.

La fabrication demande du temps. Pour chaque globe, les délais de livraison sont de 10 à 16 semaines, selon la taille. Voici les étapes du processus :

  1. La fabrication de la sphère : il moule deux demi-sphères en plâtre puis les assemble et les ponce. Il obtient un objet sphérique résistant et stable.
  1. L’impression de la carte : Gaël édite à l’aide d’un logiciel un planisphère avec les personnalisations nécessaires, puis le transforme en fuseaux en forme d’amende qu’il imprime.
  1. Le collage des fuseaux : après leur découpe, il colle les fuseaux sur la sphère. C’est l’étape la plus difficile car toute erreur peut causer un faux-pli et faire perdre plusieurs heures de travail.
  1. La peinture : Gaël peint ensuite la carte à l’aquarelle sur le globe. Je suis impressionné lorsqu’il m’explique qu’il peint les chaînes de montagne en trompe l’œil.
  1. Les finitions : le globe séché reçoit plusieurs couches de vernis de protection. Enfin, Gaël pose des décors à la feuille d’or sur les pôles et l’équateur.
Gaël Gaborel peint lui-même à l'aquarelle ses globes terrestres artisanaux.
Peinture d’un globe à l’aquarelle

Les rencontres de Gaël avec ses clients voyageurs

À l’origine d’Orbis Terrae, se trouve la passion de Gaël pour les voyages.

Pierre le reporter : « D’où te vient cette passion pour les voyages ?

Gaël : Plus jeune, j’ai beaucoup voyagé à l’étranger, que ce soit pendant mes études ou pour mon travail. J’ai passé 5 ans en Angleterre en tant qu’étudiant, à Newcastle et à Londres. Une fois diplômé, j’ai fait un tour du monde pendant lequel j’ai rendu visite aux gens rencontrés pendant mes études. Je suis allé en Malaisie et à Singapour notamment, avec mes amis venant de là-bas. »

Gaël s’est rendu compte que, plus que les destinations, ce sont les rencontres faites en voyageant qui l’animent. Ainsi, les voyages sont un prétexte pour avoir des échanges passionnants. De plus, il pense qu’il n’est pas nécessaire de partir à l’autre bout du monde pour faire de belles rencontres.

À ce sujet, je me suis fait récemment la réflexion que l’endroit où je me trouve et le pays où je vis n’est pas si important. Ce qui l’est, c’est mon état d’esprit et les gens que je croise. J’ai récemment passé des vacances à Barcelone qui illustrent bien cette idée. Bien que j’ai visité plusieurs monuments magnifiques dans la ville, un des moments qui m’a le plus marqué est le trajet en covoiturage avec des Espagnols que je ne connaissais pas. La découverte de leurs hobbies et de leurs aspirations, en échangeant en espagnol, a représenté pour moi un vrai enrichissement.

Gaël fait de vraies rencontres avec Orbis Terrae car il échange avec ses clients, souvent des grands voyageurs, pour personnaliser leur globe. C’est ce qu’il aime le plus dans son métier.

Malgré son positionnement ‘Haut de gamme’, sa clientèle vient de classes sociales variées. Il a deux types de client idéal :

  • Un jeune trentenaire vivant dans une grande ville qui achète un globe de petite taille pour décorer son logement.
  • Une personne très riche en fin de carrière qui aime pouvoir faire apparaître ses passions sur l’objet.

Pierre le reporter : « Pourrais-tu me parler d’une personnalisation originale pour un client ? 

Gaël : Un riche client étranger est passionné d’avions anciens. J’ai dessiné des avions à différents endroits du globe. Ce qui m’a fait plaisir, c’est qu’il m’a envoyé une photo de son globe chez lui dans la pièce où il expose aussi ses maquettes d’avion. »

L’avenir d’Orbis Terrae

Le nombre de clients a rapidement augmenté ces derniers mois. Il est difficile pour Gaël de savoir si cette tendance va continuer dans les mois et années à venir, mais il souhaite continuer à son rythme, sans embaucher d’employé.

Pierre le reporter : « Quels sont tes projets pour l’avenir ?

Gaël : Je veux trouver un atelier un peu plus grand que celui où je travaille actuellement pour avoir la place d’entreposer les produits bruts et les produits finis. Je vais continuer à exposer sur des salons car j’y trouve des clients, et je pense faire des collaborations avec des artistes, c’est-à-dire leur donner carte blanche pour créer des globes originaux. »


Pour découvrir plus de globes créés par Gaël, rendez-vous sur la page Instagram d’Orbis Terrae.

Et pour vous, que représentent les globes terrestres ? Possédez-vous un globe ? Dites-le en commentaire !


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4 commentaires

  1. Je possède un globe que j’avais acheté pour stimuler la curiosité de mes enfants pour la géographie.
    Il garde un côté pratique et utilitaire pour, d’un coup d’oeil, repérer un lieu ou évaluer une distance.
    Il fait rêver par les noms des lieux exotiques. En ramenant notre planète à un objet petit mais réaliste, il suscite l’humilité et la fragilité de l’humanité face à l’immensité de l’univers.
    A travers des peintures comme « La leçon de géographie » ou « L’astronome » il symbolise la science et l’érudition.
    Enfin comme symbole de puissance, il évoque pour moi une scène célèbre du film « Le Dictateur » où Chaplin ridiculise un Hitler jonglant avec un ballon représentant la terre.
    Merci pour cet article intéressant au sujet original.

    • Bonjour Pascal,
      Merci pour ce partage. Je ne connaissais pas ces tableaux, et je viens de lire que « L’astronome » a été peint par Vermeer en 1668, soit seulement 15 ans avant la fabrication des globes de Coronelli. Les connaissances géographiques étaient déjà étendues au 17ème siècle.
      Bien à vous,
      Pierre

  2. J’admire la beauté de ces globes. Ce sont des réalisations artistiques, fruit d’un travail minutieux, soigné et créatif.
    Merci pour cet article qui m’a intéressée par ses références historiques et les liens qui y sont associés.
    De plus c’est un plaisir de découvrir ainsi une personne talentueuse.

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